Mercredi 16 Nov 2022

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Ensemble, c’est mieux : tout est dans la communication

Karen Taylor, Directrice de l’éducation, Directrice de l’Institut d’apprentissage et d’enseignement, Ecole Internationale de Genève

Dans mon précédent article, j’expliquais pourquoi je crois au coenseignement. Qu’il s’agisse d’un enseignement à deux, en collaboration ou en équipe, l'objectif est de fournir un cadre basé sur la responsabilité partagée d’un partenariat professionnel et pédagogique, ceci afin de favoriser des classes inclusives. L’aspect relationnel doit se fonder sur la confiance, et le fondement de la confiance est une communication efficace et solidaire.

Lors de notre dernière séance de formation avec Ochan Kusuma-Powell et Kristen Pelletier de Next Frontier Inclusion, nous avons précisément mis l’accent sur ce point : comment communiquer en nous donnant les moyens d’échanger de manière constructive et créative sur les meilleurs façons de nous mettre au service des élèves ?

Ochan et Kristen ont travaillé avec nous sur la manière de poser des questions qui invitent les équipes enseignantes à avancer. En nous appuyant sur le travail de Costa et Garmston (2015), nous avons exploré cinq éléments d’une communication de qualité à travers le questionnement médiatif : 

  • utiliser un ton de voix accessible
  • utiliser le conditionnel
  • utiliser le pluriel
  • faire des présuppositions positives 
  • poser des questions ouvertes

Malgré la difficulté de suivre ces consignes, il nous est peu à peu apparu évident que la pertinence de ces méthodes d’entraînement cognitif et de l’utilisation des questions médiatives dépassait le seul champ des collaborations pédagogiques. Il s’agit, en somme, de favoriser des interactions de qualité, quel que soit le contexte. 

Un dialogue ouvert et efficace nécessite de s’ouvrir à ce que les autres disent et de vouloir partager ses idées afin d’obtenir un feedback. Nous en revenons donc à la relation de confiance. Nous devons également être capable d’écouter ce que les gens nous répondent et d’écouter activement ce que les autres expriment. 

La pratique de l’écoute active et du questionnement médiatif favorise la qualité des décisions de groupe et permet la production de nouvelles idées. Elle encourage les personnes à réfléchir sur elles-mêmes et sur leur fonctionnement au sein d’un groupe. De cette manière, nous pouvons parvenir à une même compréhension des objectifs. En gardant notre attention sur le niveau cognitif, sur les questions en cours, nous dépersonnalisons les discussions de manière positive. 

Lors de cette séance, nous avons particulièrement apprécié les exercices pratiques de questionnement médiatif. Ce n’est ni facile, ni “naturel”. Le fait de réfléchir et d’échanger à un rythme plus posé avait un effet apaisant, et je crois que nous nous sommes tous quittés avec une compréhension plus profonde de ce qu’est une communication de qualité. Bien entendu, nous nous étions concentrés sur ce que nous pouvions acquérir pour améliorer l’expérience d’apprentissage des élèves. Toutefois, il était évident que les compétences en questionnement médiatif et en écoute active sont un bénéfice indépendamment du contexte. Je suis impatiente d’assister à la prochaine séance!

Dans l’intervalle, je vais m’efforcer d’être sûre que j’ai compris ce que vous voulez dire, que je respecte votre contribution à la discussion, et que je réfléchis à ce que vous avez dit avant de répondre. Il ne s’agit pas seulement d’une leçon sur les méthodes de coenseignement; c’est une leçon de vie. 

Karen Taylor

karen.taylor@ecolint.ch